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Par LMU le 1 Mars 2016 à 16:02
Chapelles, églises, œcuménisme, au programme des sorties du "marcher, papoter" ...
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Par LMU le 11 Mars 2015 à 12:00
Une balade qui se poursuit sur les traces du passé romain de Fréjus, et de l'aqueduc construit au 1e siècle de notre ère...
Pour ceux qui veulent en savoir + : le livre de Robert de Madron : L'aqueduc romain de Mons à Fréjus - éditions de l'EnvoL
A propos de l’aqueduc romain de Fréjus, tout le monde peut voir les vestiges des arches de Sainte Croix et du Parc Aurélien ! Mais pour les autres ? Ceux qui emmaillent les quelques 42 km du trajet complet ! Il faut se donner la peine de les chercher ! Souvent cachés dans la végétation, au creux d’un vallon ou au milieu d’un lotissement, ils ne se révèlent qu’aux chercheurs persévérants. Nous le sommes, suivez-nous! Nous descendons la « basse vallée du Reyran » du Gargalon à Gorge-vent et nous rencontrerons ces vestiges doublement millénaires.
Le « pont aqueduc du Gargalon » en rhyolite rouge, difficile de le rater celui-là sur la CD 637 ! Une arche entière résiste au temps et fait un arc de triomphe aux cyclistes qui ont le courage d’aborder la côte au fond du vallon. A quelques mètres de là, dans un champ (inaccessible hélas) quelques arches parmi les 14 arches qui composaient ce magnifique pont sont encore debout mais se délabrent peu à peu attaquées à tous les niveaux par la végétation. Les arches avaient en général le même écartement pour tous les ponts, soit 5m40, mais la largeur des piliers étaient bien évidemment proportionnelle à leur hauteur, ici, comme à Sainte Croix le canal est à 12m de hauteur, les piliers font plus de 2m de large.
Les « arches Berenguier », cinq arches en grès gris, plus massives, dont la hauteur n’excède pas 5m sont très bien conservées. A l’écart des chemins, mais parfaitement mises en valeur dans un espace propret entre les lotissements « Vert Estérel » et « Sainte Brigitte », c’est un régal pour les yeux lorsque le soleil décline. Une carrière de grès toute proche, prouve une fois de plus que les romains n’allaient pas chercher bien loin les matériaux de construction pour leur pont
Les « arches Bonnet », vestiges d’un pont de cinq arches en grès vert et rouge, nommé aussi « le pont de la Combe de Rome » est à découvrir dans le bas du lotissement « la Pinède Romane ». Des cinq arches encore présentes en 1982 il n’en reste que trois aujourd’hui, mais parfaitement restaurées !
Le « mur des Jardins de César », long mur en grès gris, sert de limite au lotissement éponyme. Là, le canal qui, rappelons-le était entièrement couvert d’une voute en petits parements (pierres taillées de 10x15x15) aujourd’hui disparue, franchissait une petite déclivité sur un mur de plus de deux mètres de hauteur, des encoches rectangulaires à sa base permettaient le ruissellement des eaux pluviales.
Sachant que 92 % du trajet de l’aqueduc était en tranchée recouverte de terre ou en galerie , arrivés à ce mur il ne reste de visible sur les 36 ouvrages d’art qui permettaient à l’aqueduc de franchir les multiples vallons de l’Estérel, qu’un mur semblable à celui des « jardins de César », il se trouve dans le camping de « Gorge-Vent ». Ensuite l’aqueduc en tranchée couverte ne réapparaissait que dans la plaine de Fréjus, au Parc Aurélien et finissait son cours sur un immense pont-aqueduc de 695m de long supporté par 86 arches jusqu’ à l’entrée de la ville. Là, il passait sur le mur d’enceinte pour rejoindre le bassin répartiteur situé au dessus des arènes, quartier du « Moulin à Vent ».
Prochainement nous irons plus en amont pour retrouver les vestiges dans la moyenne vallée du Reyran, rendez-vous est pris à Boson !
Jeannine
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Par LMU le 20 Janvier 2015 à 12:00
C'était donc mardi dernier, une balade à Fréjus, dont le riche passé est toujours une mine de thèmes de randonnées-découvertes pour les adhérents de NATURE, PASSIONS !
Pour ceux qui n'auraient pas pu participer à cette sortie et qui voudraient découvrir la crypte romaine...
La visite du « vivier romain », crypte archéologique au sous-sol d’un immeuble du centre ville de Fréjus, suscite une interrogation : il y avait donc la mer ici ? Et que dire des vestiges maritimes d’occupation préromaine découverts aux Escaravatiers, la mer était là-bas aussi ?
Et oui ! 4000 ans avant notre ère le rivage marin atteignait le rocher de Roquebrune, 11km du rivage actuel ! Sous un climat tempéré, à la fin de la période post glaciaire, le niveau des océans remonte partout sur le globe. Ici la Méditerranée envahit la basse vallée de l’Argens, une large « Ria » (vallée envahie par la mer) peu profonde (n’excédant pas 5 mètres), laisse apparaitre les promontoires gréseux émergés : Butte Saint Antoine, Caïs, les Vernèdes, les Escaravatiers... Les eaux saumâtres s’installent dans les vallons : Blavet, Reyran, Pédégal et Garonne, le rivage maritime dans le fond de la ria et les berges marécageuses se couvrent de roseaux. Les fleuves continuent d’apporter leurs alluvions, surtout après les fortes pluies, les sédiments se déposent dans les eaux calmes et cette étroite et profonde baie va se combler peu à peu, faisant avancer le rivage marin : c’est une progradation deltaïque (comme à Aigues Mortes dans le delta du Rhône). Elle est caractérisée par une très faible pente (0,15%), la vitesse moyenne de progradation est estimée à presque 2m par an.
Lorsque les romains s’installent dans la région, le fond de la « ria » est au niveau des Esclapes, le rivage contourne à une centaine de mètres la Butte Saint Antoine. La ville est créée sur le promontoire de grès et le port de guerre dans l’anse à l’est et au pied de celle-ci, la Lanterne d’Auguste en indique l’entrée largement ouverte sur la mer. Par leurs aménagements : digues de protection, piquets pour retenir le sable afin de fixer des voies de circulation, assèchements de marais pour récupérer des terrains cultivables, les romains vont accélérer l’avancée du rivage si bien que cent ans plus tard la ria se comble laissant quelques marais à l’intérieur des terres. La baie que nous connaissons apparait, les romains devront alors maintenir un chenal dans la grève pour garantir un accès à leur port et le protéger des vents d’ouest par un mur ! Le port, bien que restant en activité après le départ des romains et jusqu’au Xème siècle environ, se combla peu à peu, d’autant que son entrée s’éloignant de plus en plus du rivage marin nécessitait des travaux de dragage permanent.
L’avancée du rivage se poursuivit ainsi au cours des temps, le port romain devenu un étang fermé insalubre sera définitivement comblé en 1825. Actuellement, l’apport des sédiments par les fleuves et l’action des courants marins continuent de modeler la baie de Fréjus, les voies de communication longeant la mer indiquent par leur courbure la marque des rivages successifs et la Gabelle « dépôt de sel » est bien loin maintenant de la plage !
1km300 d’avancée du rivage depuis la construction de Forum Julii, le Lion de mer deviendra-t-il un jour un Lion de terre ? Ou bien, le phénomène s’inversant à cause du réchauffement climatique La Gabelle sera-t-elle noyée par la montée du niveau de la mer !
Jeannine
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Par LMU le 27 Novembre 2014 à 12:00
C'était donc mardi dernier, une visite du "Moulin à huile de Fréjus" un mistigri dans notre série sur les moulins à eau et sur le thème de l'eau, mais on aura du mal à trouver des vestiges de la glorieuse époque du Canal des Moulins...
Pour y accéder on traverse la plaine de Fréjus qui entoure le Reyran, et surprise, pas d’oliviers ou si peu! Les oliveraies sont plus loin presque sur la commune de Puget ! Cette réflexion me pousse à étudier de plus près le passé agricole de la plaine de Fréjus ! On dit que le Reyran en serait responsable. Ce nonchalant filet d’eau tristement enfermé dans ces murs de béton, ce ruisseau responsable du passé agricole de Fréjus ?
Et oui ! Un torrent, ce « riou », éphémère et capricieux, né au sud de Bagnols en Forêt, il se faufile dans une faille importante du Massif de l’Estérel et recueille sur son parcours de 25 km environ une grande partie des eaux de pluies des versants occidentaux et orientaux. Patiemment, mais avec fougue, il a, crue après crue, accumulé sur une plaine argileuse du bord de mer des mètres cubes et des mètres cubes d’alluvions pendant des millions et des millions d’années. Choisissant son lit selon ses humeurs, il a ainsi façonné une belle terre agricole de près de 2 km de largeur : riche en limon et déchets végétaux, sablonneuse, aérée, légèrement acide et humidifiée en profondeur tout au long de l’année, même quand lui, le fleuve, disparaissait de sa surface.
Céréales, luzernes, foin et cultures vivrières exploités depuis l’arrivée des premiers cultivateurs donnèrent d’excellents rendements. Jules César n’a pas beaucoup réfléchi pour nommer la ville qu’il créa en ces lieux : Forum Julii, le « Marché de César » ! Quelques aménagements du Reyran permirent alors d’y introduire la viticulture et plus tard la culture du tabac, l’une et l’autre firent la richesse de quelques familles fréjussiennes. La vigne disparue avec le Phylloxera en 1876, le tabac avec les lois draconiennes réglementant sa culture en 1915. Mais la plaine agricole de Fréjus n’avait pas encore donné le meilleur d’elle-même : la culture du pêcher ! Une terre et un climat idéal pour cet arbre fruitier. Les premières expériences de 1860 confortées par l’arrivée du train qui mettait la « pêche fréjussienne » sur les marchés parisiens donnèrent le top de départ et la plaine devint la « Vallée rose »…Jusqu’à la nuit du 2 décembre 1959, la vague de 40 m de haut emporta à la mer les vergers mais aussi les riches couches de limon, mettant presque à nu le socle argileux sur lequel elles reposaient depuis des millions d’années. Le Reyran, comme puni pour ce mauvais coup, fut endigué et l’homme investit les lieux d’une autre manière.
Mais il restait les coteaux alentour, l’agriculture n’a pas disparu à Fréjus pour autant, la preuve les quelques 3000 oliviers du Moulin Magali, 3000 arbres et plusieurs variétés qui produisent des huiles extra ! Ne ratez pas ça, allez y voir, déguster et ne repartez pas les mains vides ! Ce serait dommage !
Jeannine
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Par LMU le 26 Septembre 2014 à 12:00
Une rentrée de toute beauté pour les adhérents de NATURE, PASSIONS, à la découverte du premier moulin d'une longue série, qui commence à Bagnols... Une journée placée sous le signe de l'eau et de la fraicheur, avec cette balade incontournable à la cascade de Gourbachin
Sur le cours de la Vauloube , quartier Maupas à Bagnols-en-forêt un ancien moulin à huile offre aux passants curieux un ensemble de vestiges qui permet d’imaginer comment s’effectuait la production de l’huile d’olive dans des temps anciens. Ce moulin répertorié en 1827 sur le cadastre Napoléonien comme moulin à huile en activité semble avoir cessé celle-ci au siècle dernier seulement.
C’est un moulin à huile type par sa forme, son emplacement et ses équipements encore visibles…Mais attention, il y a danger à s’aventurer au milieu des gravats !...Cela dit avec un peu d’imagination on peut voir évoluer ces hommes et ces femmes qui dès le mois de novembre s’activaient dans et hors de la bâtisse pour écraser et presser les olives puis prélever le précieux liquide
En effet la fabrication de l’huile d’olive se faisait en trois temps qui divisaient le moulin en trois secteurs bien définis :
- Ecrasement des olives dans le creuset, d’où sortait la « pâte à grignons ». La force de l’eau par l’intermédiaire d’une roue à augets verticale placée sous une chute d’eau, amplifiée par un système de rouets dentés activait la meule qui telle une lourde roue broyait pulpe et noyaux dans le creuset.
- Pression de la pâte à grignons prise en sandwich entre les « scourtins », sortes de sacs plats et ronds en fibre de coco. Les scourtins ainsi tartinés étaient entassés sous d’énormes presses logées dans les « chapelles », alcôves pratiquées dans un renforcement du mur principal. Le « moulinier », sa force décuplée par un énorme bras de levier, pressait l’ensemble si fort que les murs devaient en être renforcés aussi en hauteur pour éviter l’implosion.
- Collecte de l’huile, qui, mélangée à l’eau chaude dont les scourtins étaient arrosés descendait dans des bassins de décantation à l’extérieur de la bâtisse. L’huile formant une couche au-dessus de l’eau était récupérée à l’aide d’une pelle très fine à peine incurvée « la feuille ».
En pleine activité, avec un moulinier sur chaque presse et le personnel nécessaire pour faire descendre les olives dans le creuset, chauffer l’eau pour arroser les scourtins et récupérer l’huile à la feuille, un moulin de ce type (à deux presses) pouvait fournir 200kg d’huile à l’heure (100 kg d’olives fournissent 15kg d’huile de première pression environ).Les grignons (noyaux concassés) retirés des presses étaient apportés au moulin à grains pour être transformés en farine brune et grossière, pour être vendue aux boulangers qui en saupoudraient leurs pelles d’enfournement afin que le pain ne s’y colle pas. La « ressence », reste des eaux grasses du dernier bassin de décantation, quand elle était vendue aux savonneries.
Une belle démonstration de développement durable qui n’a pas perduré, hélas !
Jeannine
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Par LMU le 13 Juin 2014 à 12:00
Escale dans un hâvre de fraicheur et de paix, à St Cassien des bois, pour les adhérents de NATURE, PASSIONS à l'occasion du dernier "marcher, papoter" de la saison !
Petite histoire des moulins à eau, dont celui de Saint Cassien des bois
Les ruines du moulin de Saint Cassien des Bois sortent de l’oubli grâce au travail des jeunes des chantiers d’été. Ces bénévoles ont entrepris depuis trois saisons de redonner vie à la bâtisse. La vue de ces murs, du canal, de l’emplacement des roues, qui lui redonne une physionomie qu’on avait oubliée m’incite à fouiller un peu l’histoire de ces « usines » utilisant la force de l’eau pour remplacer celle des hommes ou des animaux.
En Provence ce sont les romains qui ont importé cette technicité qui consiste à récupérer la force du courant de l’eau par l’intermédiaire d’une roue à aubes, les vestiges des « meuneries de Barbégal », près de Nîmes en témoignent encore. Au cours des siècles les systèmes se sont perfectionnés, la force de l’eau décuplée par les roues à aubes de plus en plus sophistiquées et les engrenages de plus en plus complexes fut utilisée dans les moulins non seulement pour réduire en poudre les céréales mais aussi pour d’autres matériaux. De véritables « usines » se mirent en place au bord des cours d’eau : pour les huiles (olives, noix…), la pâte à papier, les textiles (laine, chanvre, lin, soie…), les minéraux (sables de construction, poudres colorantes…), les minerais (fer, spath fluor…) et les scieries (bois et roches), et ce jusqu’à l’avènement de la machine à vapeur et de l’électricité…Certains moulins finirent d’ailleurs en centrales électriques et permirent l’illumination de villages au temps où les villes étaient encore éclairée au gaz.
Pendant des siècles, seuls les seigneurs et les ecclésiastiques avaient le droit de construire des moulins et de les exploiter. Soumis au « droit de Banalité » et à l’impôt sur la mouture, les habitants n’avaient pas le choix du moulin et devaient laisser au meunier une partie de leur mouture, le moulin faisait la richesse de son propriétaire. En 1789, la révolution changea la donne ; la vente à des particuliers des moulins confisqués aux nobles et aux religieux et la libéralisation de leur construction pour tout propriétaire dont le terrain est traversé par un cours d’eau fit croitre le nombre de ces belles bâtisses le long de nos rivières. Pour l’année 1855 on recense dans le var 1194 moulins à eau dont 32 sur la Siagne, hélas bien peu demeurent de nos jours. Celui de Saint Cassien des Bois va revivre sous la forme d’un Ecomusée.
Bravo les jeunes ! Et bravo à la commune de Tanneron pour l’initiative et le financement des travaux !
Jeannine
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