• Marcher, papoter... le résumé

      La semaine dernière avait lieu aussi, la dernière sortie de la saison, pour les  "marcheurs-papoteurs" de NATURE, PASSIONS, au  frais et à l'ombre,  à Saint Cassien des Bois...   « C’est un trou de verdure où coule une rivière… »

     

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    1 - La Siagne

    Son nom vient semble-t-il de « sagne » le nom d’un roseau commun qui y pousse  et servait autrefois  à la couverture des chaumières

    La Siagne, fleuve côtier de 44 km matérialise en partie la frontière entre le Var et les Alpes Maritimes (depuis 1860, date du rattachement du Comté de Nice à la France)

    Avec ses affluents la Siagne couvre un bassin hydrologique de 515 km² et alimente en eau potable toutes les villes de ce bassin et celles de la côte de Fréjus à Cannes. Comme ses principaux affluents : la Siagne de la Pare, la grande Siagne et la Siagnolle, la Siagne née d’une source vauclusienne  sous le plateau de Caussols à 1435m d’altitude.

    Jamais à sec, son débit moyen contrôlé à Pégomas sur une quarantaine d’année est de 8,75 m³/s avec 1,82 m ³/s en juillet et 14,1 m³/s en novembre. 2 usines hydroélectriques ont été installées sur son cours par EDF: la première en 1906 à Saint Cézaire et la deuxième à Saint Cassien des Bois  en 1962 avec la retenue sur le Biançon dans laquelle sont détournées une partie des eaux de la Siagne.

    Signalons aussi les nombreux moulins apparus surtout après 1789 , date à laquelle les seigneurs et les moines n’avaient plus l’exclusivité de construire et de rentabiliser les moulins, n’importe quel citoyen pouvait , après en avoir fait la demande à la commune,  construire et exploiter un moulin sur un cours d’eau qui traversait sa propriété, en 1855 on dénombra 32 moulins sur la Siagne, moulins à farine, à huile, à roches, à foulons (pâte à papier) et scieries…Ces bâtisses utilisant la force de l’eau n’étaient plus appelées « moulin » mais « usine ».Nous en avons un bel exemple à saint Cassien des Bois.

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              2 - Le patrimoine bâti à Saint Cassien des Bois et son histoire   

    La Tour du IXème siècle, la Chapelle du XIIème et le moulin du XVIIème siècle :

    La Tour :

    Celle que l’on voit aujourd’hui, a été construite au XVème siècle sur les ruines d’un castrum, pour loger un moine ermite en charge de la chapelle et son hospice, propriétés de l’Abbaye de Lérins.

    Cette tour carrée a été érigée à l’emplacement d’un castrum, construit, lui, au IXème siècle et signalé dans les textes en 1200 comme propriété du seigneur de Callian, dont les terres, entre autres, couvraient toute la vallée de la Siagne en amont du castrum. Cet édifice fortifié inscrit sous le nom de « Castrum Tanaroni » (Tan équivalant à montagne) était tout à la fois un gite d’étape pour les pèlerins-voyageurs et un octroi pour le commerce entre les seigneuries de Callian-Grasse et d’Antibes. Le massif du Tanneron était alors très boisé, le commerce du bois était florissant, charbonnières et bois de construction, des troncs entiers étaient acheminés par la rivière, accompagnés par des « flotteurs », des hommes chargés de suivre la descente du bois dans le courant, ils devaient certainement, au passage sous le castrum, payer un droit qui enrichissait le seigneur des lieux .On perd la trace du castrum, en tant que propriété du seigneur vers le XVème siècle  - rachat des ruines par la toute puissante Abbaye de Lérins ? Il faudrait poursuivre les investigations pour en savoir un peu plus sur sa destinée !

    La Chapelle :

    La première chapelle construite au XIIème siècle attenante à un prieuré hospice, était propriété de l’Abbaye de Lérins. Elle abritait quelques moines qui se chargeaient de l’entretien, des offices et de l’hospice, sans oublier de faire payer eux aussi un droit de passage à toutes marchandises franchissant la frontière entre les deux seigneuries. Au XVème siècle, le castrum étant certainement à l’abandon les moines y érigèrent en son centre la tour carrée pour y loger un moine ermite. Au XVIIème siècle ils construisirent avec un barrage sur la Siagne un moulin à farine qui rendit de précieux services à la population du massif et rapporta aussi pas mal de deniers à l’Abbaye.

    Dans les écrits de l’abbaye, on trouve à la date de 1625 l’hospice de Saint Cassien des Bois et sa chapelle qui accueille toujours les pèlerins voyageurs et à la date de 1650 la construction d’un moulin à farine à Saint Cassien des Bois.

    Tanneron est alors un hameau dépendant de Callian, la chapelle un peu délabrée était le seul lieu de culte pour ses habitants. Pillée et partiellement détruite ainsi que la tour à la révolution elle tomba en ruine et fut complètement délaissée à partir de 1835, date à laquelle le hameau de Tanneron, devenu commune à part entière, eu droit à une nouvelle église érigée sur la colline.

    En 1905, par la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la commune devint propriétaire de cette petite chapelle, et de la tour carrée associée, elles furent toutes deux restaurées en 1970.

    Le moulin :

    Construit par les moines aux environs de 1650, il permit ainsi aux habitants de Tanneron de venir moudre leur blé sans être obligés d’aller jusqu’à Callian, dont ils dépendaient juridiquement.

     Une retenue d’eau sur la Siagne alimentait un petit canal passant sous  l’isthme menant au castrum. Aux abords du moulin le canal se divise en deux biefs l’un passant au travers de la bâtisse et l’autre la contournant, le débit était géré par des martelières accessibles par le pont reliant le castrum à la rive.

    Après l’abandon de la chapelle et du prieuré, partiellement détruits à la révolution, le moulin fut repris par un particulier, une loi abolissant le privilège des seigneurs et des religieux à être seuls habilités à posséder un moulin. En 1855 le propriétaire l’agrandi et le transforme en scierie, il fonctionna jusqu’en 1939 créant semble-t-il une activité importante à Saint Cassien d’où sortaient bon nombre de cagettes nécessaires à l’activité agronomique de la vallée aujourd’hui disparue sous les eaux du barrage. Plus tard, de nouveau agrandi et relié à la route par une passerelle il devint pour un temps un restaurant rustique, apprécié pour son civet de sanglier.

    Quand et pourquoi a-t-il était démantelé ? Mystère ! Des problèmes de succession peut-être. Toujours est-il, qu’Il resta de nombreuses années à l’état de ruine, envahi par la végétation…Mais, miracle ! Depuis deux ans une association semble s’y intéresser, de jeunes bénévoles y travaillent l’été et on nous promet l’installation d’un écomusée en ses murs dans quelques années. C’est super ! Il ne sera plus nécessaire d’imaginer le passé avec des mots et de vieilles photos, il sera à nouveau là devant nos yeux !  

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