• MARCHER, PAPOTER : le résumé

    Chapelles, églises, œcuménisme, au programme des sorties du "marcher, papoter" ...

    Sur le cadastre napoléonien de 1826 on dénombre une trentaine de chapelles dans le centre de Fréjus ! Pourquoi autant ? Que sont-elles devenues ?

    Territoire romain christianisé très tôt, Fréjus devint dès l’année 374 un Evêché, durant des siècles de nombreuses communautés religieuses vinrent s’installer au plus de l’Evêque. Couvents et chapelles fleurirent ainsi en grand nombre autour du palais épiscopal.

    En 1789, ces lieux de culte confisqués par l’Etat, vendus aux enchères,  perdirent  pour la plupart leur fonction religieuse, transformés en carrières de pierres de construction, recyclés en auberge, entrepôts, granges, habitations, ou alors, rachetés  par de riches familles pieuses ils furent restitués au clergé quelques années plus tard ! Pour certaines chapelles rescapées c’est alors l’usure du temps et le manque d’entretien qui les anéantirent. Il en reste des traces cependant : certaines entières, consacrées ou pas, d’autres transformées, ou seulement figurées par les  stigmates laissés dans les constructions plus récentes. Je propose une ballade dans les rues de Fréjus pour les y dénicher.

    Notre itinéraire démarre à l’amphithéâtre, là, près de l’entrée principale, une fenêtre et une porte révèlent la présence il fut un temps de la chapelle Notre Dame du Palais. Chapelle construite en 1564, attenante à un couvent elle appartenait à la confrérie des Pénitents Blancs, ils y accueillaient les pèlerins en route pour Lérins. L’ensemble, transformé en auberge à la révolution, puis en entrepôt pour des roseaux, a été démoli en 1890 sur les ordres du maire Joseph Antoine Aubenas qui voulant réhabiliter le monument romain fit disparaitre tous les bâtiments  adossés à ses murs.

     Rue Montgolfier, la chapelle Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, se signale à nous par trois niches vides de statue et une double porte entourée de serpentine verte. Incluse au couvent construit en 1631 par les Bénédictines, cette chapelle changea souvent de nom selon les ordres religieux occupant les lieux. Acheté par une riche famille pieuse à la révolution, l’ensemble a été restitué au clergé, après avoir accueilli le séminaire il abrite maintenant le presbytère.

    MARCHER, PAPOTER : le résumé

    Rue Raynaude, entièrement recyclée en appartements, la grande chapelle des Pénitents Noirs, bâtie XVIème siècle, se laisse deviner par la courbe de l’abside côté sud et quatre ouvertures caractéristiques côté nord. La confrérie des pénitents Noirs, mal aimée par l’Evêque, souvent interdite de culte, fut dissoute en 1743, la chapelle alors désaffectée vendue à un particulier devint une grande grange réaménagée assez récemment.

    MARCHER, PAPOTER : le résumé

    Face à la poste, la première chapelle Saint Roch, construite après les épidémies de peste mais dédiée aux jardiniers teint vaillamment son rôle jusqu’en 1930. Détruite en 1945 pour élargir le carrefour afin de laisser passer les chars américains, un immeuble s’installa à sa place. En 1958 elle est reconstruite à Fréjus-plage grâce aux « dommages de guerre » perçues par la ville.

    Rue Madeleine, toute pimpante, la chapelle Sainte Marie Madeleine laisse admirer son nouveau crépi depuis 1990. Construite au XVème siècle, sur l’unique route qui reliait Fréjus et Saint Raphaël, elle était dédiée elle aussi aux « Rogations » destinées à attirer la bénédiction sur les récoltes. 

    MARCHER, PAPOTER : le résumé

    Place Vernet, la chapelle Sainte Bernadette recyclée depuis quelques années en centre culturel appartient à la ville depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905. Bâtie en 1852, c’est la sixième chapelle construite pour l’hôpital Saint Jacques qui ne cessa de s’agrandir depuis sa fondation  au XVème siècle.

    En zigzagant par les rues alentour nous croisons d’ailleurs le souvenir un grand nombre d’autres chapelles complètement disparues et oubliées :

    • Les chapelles qui accompagnèrent l’extension de l’hôpital saint Jacques : Chapelle Saint Jacques, puis chapelle Saint Grégoire le long du rempart côté office du tourisme. Chapelle Saint Joseph 1 puis chapelle Saint Joseph 2, à l’emplacement du Palais de justice et de la BNP.
    • Chapelle Saint Jean Baptiste et Chapelle Saint Jean l’Evangéliste, construites au XVIème siècle entre l’asile pour les malheureux et la maison de l’Archidiacre, remplacées quelques siècles plus tard par un jardin à côté du musée archéologique.
    • Chapelle Saint Bernard, rue Jean Jaurès construite par les Bernardines au XVIème siècle. Couvent et chapelle devinrent plus tard école puis menuiserie et maintenant commerces et appartements, seul indice de ce lieu religieux: « la place du couvent » !
    • Chapelle Saint Clair, place Agricola, couvent et chapelle construits en 1650 par les Pénitents Blancs disparurent en 1807.

    Et j’en passe !…Certaines d’ailleurs n’ont laissé pour seul indice que leur nom : Sainte Croix, Saint Lambert, Saint Antoine…

    J’ai pris plaisir à faire revivre ce riche passé religieux de Fréjus, ne l’oublions pas, ce sont nos racines !

     

    Les informations sont tirées du livre écrit par Guy DESIRAT « Les chapelles de Fréjus » paru en 1995 aux Editions Serre.

     

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  • Commentaires

    1
    francine
    Mardi 1er Mars 2016 à 18:12

    C'est avec surprise que j'ai découvert qu'il y avait autant de chapelle à Fréjus (si prés de chez moi....)Merci Jeannine pour toutes ces informations trés enrichissantes.  sarcastic

      • Mercredi 2 Mars 2016 à 07:28

        Où l'on découvre qu'on a un passé chrétien en France ! cool

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