Dans l'Estérel, sur la commune de Théoule s/mer, à la croisée de chemins, se dresse une impressionnante statue. Elle semble faire un signe vers l'horizon, au-delà de la Méditerranée...  

Il s’agit de Notre Dame d’Afrique ! Que fait ce monument, véritable œuvre d’art, en ce lieu au milieu du maquis ?

C’est certainement pour garder un lien avec leur terre natale que les rapatriés d’Algérie installés sur la Côte d’Azur créèrent dès 1963 une association dont le but était de bâtir un mémorial autour duquel ils puissent se rassembler, se souvenir ensemble du « pays » ! Cette association n’eut de cesse de trouver les capitaux et les autorisations nécessaires à leur projet. Le lieu n’a pas été choisi au hasard, sur un chemin de Saint Jacques de Compostelle,  face aux rives de l’Algérie ;  la Vierge,  visage penchée, bras ouverts semble accueillir avec bienveillance ceux qui viennent de l’autre côté de ce grand espace bleu qui s’étend à quelques 130 m au-dessous d’elle !

La première pierre de ce mémorial a été posée en 1990, dix ans plus tard la statue, construite par l’artiste Fortuné Evangélisti, artisan ferronnier de Tourette-Fayence, fut dressée et consacrée à Notre Dame d’Afrique  ; mais le projet complet tel que nous pouvons l’admirer aujourd’hui n’a été  inauguré qu’en 2014. 

Cette statue de la Vierge couronnée, de 12 mètres de hauteur et de 30 tonnes, constituée d’acier, d’inox, de laiton, de verres et d’émaux est la réplique « revisitée » de la Vierge Noire, installée dans le chœur de la basilique Saint Eugène d’Alger, implantée en 1872 sur une terre française en ce temps-là. Cette basilique Saint Eugène, bâtie sur le mont éponyme, dominant la ville et la Méditerranée a été la dernière image que des milliers de femmes d’hommes et d’enfants ont pu voir disparaitre à l’horizon lorsqu’ils ont quitté en bateau cette terre où ils avaient pris racine depuis plusieurs générations. Ils étaient français dans les départements de l’Algérie française, ils devenaient  « français d’Algérie » exilés en Métropole, français déracinés de « là-bas », ils devenaient « Pieds noirs ». Là-bas, ils avaient l’habitude de venir en famille vénérer cette Vierge ; ici ils avaient grandement besoin de lieux de mémoire, c’est la raison pour laquelle ce mémorial leur est entièrement destiné. 

Français d’ici ou d’ailleurs, pèlerins du Chemin, randonneurs, touristes, promeneurs, simples curieux prenez le temps de grimper jusqu’à Notre Dame d’Afrique, elle vaut le détour ! Vos efforts seront largement récompensés !