Marcher, papoter... le résumé
Une balade qui se poursuit sur les traces du passé romain de Fréjus, et de l'aqueduc construit au 1e siècle de notre ère...
Pour ceux qui veulent en savoir + : le livre de Robert de Madron : L'aqueduc romain de Mons à Fréjus - éditions de l'EnvoL
A propos de l’aqueduc romain de Fréjus, tout le monde peut voir les vestiges des arches de Sainte Croix et du Parc Aurélien ! Mais pour les autres ? Ceux qui emmaillent les quelques 42 km du trajet complet ! Il faut se donner la peine de les chercher ! Souvent cachés dans la végétation, au creux d’un vallon ou au milieu d’un lotissement, ils ne se révèlent qu’aux chercheurs persévérants. Nous le sommes, suivez-nous! Nous descendons la « basse vallée du Reyran » du Gargalon à Gorge-vent et nous rencontrerons ces vestiges doublement millénaires.
Le « pont aqueduc du Gargalon » en rhyolite rouge, difficile de le rater celui-là sur la CD 637 ! Une arche entière résiste au temps et fait un arc de triomphe aux cyclistes qui ont le courage d’aborder la côte au fond du vallon. A quelques mètres de là, dans un champ (inaccessible hélas) quelques arches parmi les 14 arches qui composaient ce magnifique pont sont encore debout mais se délabrent peu à peu attaquées à tous les niveaux par la végétation. Les arches avaient en général le même écartement pour tous les ponts, soit 5m40, mais la largeur des piliers étaient bien évidemment proportionnelle à leur hauteur, ici, comme à Sainte Croix le canal est à 12m de hauteur, les piliers font plus de 2m de large.
Les « arches Berenguier », cinq arches en grès gris, plus massives, dont la hauteur n’excède pas 5m sont très bien conservées. A l’écart des chemins, mais parfaitement mises en valeur dans un espace propret entre les lotissements « Vert Estérel » et « Sainte Brigitte », c’est un régal pour les yeux lorsque le soleil décline. Une carrière de grès toute proche, prouve une fois de plus que les romains n’allaient pas chercher bien loin les matériaux de construction pour leur pont
Les « arches Bonnet », vestiges d’un pont de cinq arches en grès vert et rouge, nommé aussi « le pont de la Combe de Rome » est à découvrir dans le bas du lotissement « la Pinède Romane ». Des cinq arches encore présentes en 1982 il n’en reste que trois aujourd’hui, mais parfaitement restaurées !
Le « mur des Jardins de César », long mur en grès gris, sert de limite au lotissement éponyme. Là, le canal qui, rappelons-le était entièrement couvert d’une voute en petits parements (pierres taillées de 10x15x15) aujourd’hui disparue, franchissait une petite déclivité sur un mur de plus de deux mètres de hauteur, des encoches rectangulaires à sa base permettaient le ruissellement des eaux pluviales.
Sachant que 92 % du trajet de l’aqueduc était en tranchée recouverte de terre ou en galerie , arrivés à ce mur il ne reste de visible sur les 36 ouvrages d’art qui permettaient à l’aqueduc de franchir les multiples vallons de l’Estérel, qu’un mur semblable à celui des « jardins de César », il se trouve dans le camping de « Gorge-Vent ». Ensuite l’aqueduc en tranchée couverte ne réapparaissait que dans la plaine de Fréjus, au Parc Aurélien et finissait son cours sur un immense pont-aqueduc de 695m de long supporté par 86 arches jusqu’ à l’entrée de la ville. Là, il passait sur le mur d’enceinte pour rejoindre le bassin répartiteur situé au dessus des arènes, quartier du « Moulin à Vent ».
Prochainement nous irons plus en amont pour retrouver les vestiges dans la moyenne vallée du Reyran, rendez-vous est pris à Boson !
Jeannine