Marcher, papoter... le résumé
Escale dans un hâvre de fraicheur et de paix, à St Cassien des bois, pour les adhérents de NATURE, PASSIONS à l'occasion du dernier "marcher, papoter" de la saison !
Petite histoire des moulins à eau, dont celui de Saint Cassien des bois
Les ruines du moulin de Saint Cassien des Bois sortent de l’oubli grâce au travail des jeunes des chantiers d’été. Ces bénévoles ont entrepris depuis trois saisons de redonner vie à la bâtisse. La vue de ces murs, du canal, de l’emplacement des roues, qui lui redonne une physionomie qu’on avait oubliée m’incite à fouiller un peu l’histoire de ces « usines » utilisant la force de l’eau pour remplacer celle des hommes ou des animaux.
En Provence ce sont les romains qui ont importé cette technicité qui consiste à récupérer la force du courant de l’eau par l’intermédiaire d’une roue à aubes, les vestiges des « meuneries de Barbégal », près de Nîmes en témoignent encore. Au cours des siècles les systèmes se sont perfectionnés, la force de l’eau décuplée par les roues à aubes de plus en plus sophistiquées et les engrenages de plus en plus complexes fut utilisée dans les moulins non seulement pour réduire en poudre les céréales mais aussi pour d’autres matériaux. De véritables « usines » se mirent en place au bord des cours d’eau : pour les huiles (olives, noix…), la pâte à papier, les textiles (laine, chanvre, lin, soie…), les minéraux (sables de construction, poudres colorantes…), les minerais (fer, spath fluor…) et les scieries (bois et roches), et ce jusqu’à l’avènement de la machine à vapeur et de l’électricité…Certains moulins finirent d’ailleurs en centrales électriques et permirent l’illumination de villages au temps où les villes étaient encore éclairée au gaz.
Pendant des siècles, seuls les seigneurs et les ecclésiastiques avaient le droit de construire des moulins et de les exploiter. Soumis au « droit de Banalité » et à l’impôt sur la mouture, les habitants n’avaient pas le choix du moulin et devaient laisser au meunier une partie de leur mouture, le moulin faisait la richesse de son propriétaire. En 1789, la révolution changea la donne ; la vente à des particuliers des moulins confisqués aux nobles et aux religieux et la libéralisation de leur construction pour tout propriétaire dont le terrain est traversé par un cours d’eau fit croitre le nombre de ces belles bâtisses le long de nos rivières. Pour l’année 1855 on recense dans le var 1194 moulins à eau dont 32 sur la Siagne, hélas bien peu demeurent de nos jours. Celui de Saint Cassien des Bois va revivre sous la forme d’un Ecomusée.
Bravo les jeunes ! Et bravo à la commune de Tanneron pour l’initiative et le financement des travaux !
Jeannine