Marcher, papoter : le résumé !
Cocteau, le grand Jean Cocteau !
Savez-vous que, ce poète, cet écrivain, ce cinéaste, ce réalisateur, ce graphiste, ce dessinateur, ce peintre, ce décorateur, ce céramiste, ce tapissier… ce grand artiste a réalisé sa dernière œuvre à Fréjus !
Mais quel est le lien entre cet immense artiste et Fréjus ? Fréjus, ville d’Art et d’Histoire, certes ! Mais convenons-en, un peu à l’écart des courants mondains parisiens ou azuréens !
En effet la chapelle Notre Dame de Jérusalem dite « chapelle Cocteau » au quartier de la Tour de Mare, joyau patrimonial de la ville de Fréjus est bien la dernière œuvre de ce grand artiste.
Clément Eugène Jean Maurice Cocteau né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte est le dernier enfant d’une fratrie de trois. Choyé par tous, il grandit paisiblement au sein d’une famille de grande bourgeoisie parisienne. Une famille de notaires, d’agents de change, de diplomates, tous amateurs d’art et tous collectionneurs. Son père, avocat et peintre amateur, l’initia très tôt au graphisme. Sa mère, d’une grande culture, lui fit apprécier le théâtre et l’opéra dès son plus jeune âge. Mais le suicide de son père, pour des raisons méconnues, plongea, à 9 ans, le jeune garçon à la sensibilité exacerbée dans un grand désarroi qu’il assuma alors toute sa vie durant.
De santé fragile et d’une grande nervosité il arriva au terme de ses études sans obtenir le bac, cependant sa propre culture artistique et ses dons personnels lui laissaient envisager un très bel avenir sans ce diplôme. Introduit par sa mère dans la haute société parisienne il devint très vite le « Dandy cultivé lanceur de mode » de toute une jeunesse parisienne en quête de nouveautés. Côtoyant les plus grands artistes et révélant ses propres talents il se fit rapidement un nom dans la mouvance artistique de ce « tout Paris » qui débordait largement, été comme hiver, sur une Côte d’Azur naissante.
Raymond Radiguet, jeune écrivain dont la mort prématurée plongea Jean Cocteau dans les affres de l’opium, Jean Marais, jeune comédien rencontré sur un tournage avec qui Jean Cocteau acheta une maison à Milly-La-Forêt et Edouard Dermit, jeune dessinateur autodidacte partagèrent un temps de cette vie que ce « Prince des poètes » voulait intense. Edouard Dermit dont il fit son fils adoptif et son légataire testamentaire universel fut le garant de toutes les œuvres laissées par cet artiste aux multiples talents.
Cocteau, cette gloire nationale entrée à l’Académie Française en 1955 et élevé au rang de Commandeur de la légion d’Honneur en 1961 fut sollicité, juste après la catastrophe de Malpasset, par un promoteur d’un nouveau quartier à Fréjus pour la décoration d’une petite chapelle moderne. Bien que fatigué par une première alerte cardiaque il céda à la pression venue du Vatican, mais réfutant le petit édifice initial, il envisagea alors la construction d’une chapelle octogonale qui serait dédiée aux chevaliers du Saint Sépulcre. La « chapelle Cocteau » était en route, l’artiste, logé avec toute son équipe dans une villa du quartier, lança ses dernières forces dans la réalisation de ce petit chef d’œuvre. Mais, le 11 octobre 1963, la structure était à peine sortie de terre que le poète tira sa révérence. C’est Edouard Dermit et son équipe qui finirent alors le travail de décoration en respectant rigoureusement les plans, les dessins et les instructions laissés par le Maître.
En septembre 1989, cent ans après la naissance de Cocteau, la chapelle Notre-Dame de Jérusalem à la Tour de Mare enfin terminée fut consacrée et dédiée aux chevaliers du Saint Sépulcre ! Un « bijou » à ne pas manquer !