MARCHER, PAPOTER : le résumé
XVIIème siècle, 26 chapelles recensées pour Roquebrune sur Argens et son territoire, quelles sont celles qui ont traversé l’histoire et que sont elles devenues ?
Un curieux, averti, pourra au cours d’une promenade dans le village et ses alentours en croiser quelques unes encore consacrées, se mettre à la recherche des vestiges des disparues et s’étonner du nouveau rôle de certaines. Partant de l 'église en haut du village, il pourra suivre la chronologie de son histoire qui se déroule au fil des rues rangées en cercles concentriques autour de ce centre très ancien.
Au XIème siècle un castrum apparait au point le plus haut, il est accompagné, comme il se doit, d’un lieu de culte. Notre Dame des Salles, petite chapelle au toit de bois est construite en 1083 dans la basse cour du castrum, à l’intérieur d’un premier rempart. Agrandie en 1274, recouverte d’une double croisée d’ogives elle prend alors le nom de Saint Pierre du Château. Cette double chapelle se trouve maintenant incorporée dans l’église « Saint Pierre et Saint Paul » sous de nouveaux vocables : chapelle du Purgatoire et chapelle des Fonds Baptismaux, ce sont les deux premières chapelles à gauche de l’entrée.
Au bout de la première rue qui suit le tracé de la muraille on trouve une maison acquise en 1246 par les Templiers. Ce sont certainement eux qui ont construit, pour leur besoin, la chapelle Saint Michel. Cette chapelle solidement construite à flanc de falaise en bordure de la place Alfred Perrin devint possession des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem à qui le Pape distribua tous les biens des Templiers lorsque ceux-ci furent proscrits. Cédée aux Pénitents Blancs, ceux-ci en firent une chapelle sépulcrale, la place étant alors le cimetière du village. Prières et ensevelissement des morts la sauvèrent certainement à la Révolution quand les autres édifices religieux, confisqués par l’Etat, étaient vendus aux enchères publiques. Elle assura ce rôle jusqu’au déménagement du cimetière en 1806. Devenue ossuaire elle fut désaffectée et sombra dans l’oubli. Rachetée par la commune, rénovée en 1970, elle est aujourd’hui un superbe local à caractère culturel.
Pour les autres chapelles au centre du village, une âme d’archéologue est nécessaire pour repérer le portail de celle dédiée à Saint Antoine au 41 de la Grand’rue, les colonnes de l’abside de Saint Joseph au 38 rue du Général De Gaulle, ou encore les murs de Saint Eloi à l’angle de la rue éponyme et de la rue du Pin. Ces chapelles construites au cours du XIVème siècle pour des quartiers de plus en plus peuplés, démontrent l’extension du village autour de son castrum. Répertoriées en 1636 comme biens de l’Eglise, elles furent confisquées à la révolution et vendues à des privés, noyées dans les constructions postérieures elles ont alors disparu. Seule, la chapelle Saint Jacques attenante à l’hospice, a survécu. Demeurée intacte, au décor originel, bien entretenue elle s’offre aux regards de chacun, curieux, touristes et gourmands, et pour cause, surprise ! Elle abrite le musée du chocolat !
Il faut s’éloigner du centre pour croiser les plus belles : Saint Roch à l’ouest, Saint Pierre in Vallis à l’est, Sainte Anne et Notre Dame de Pitié dans le haut du village…Un autre itinéraire à prévoir !