MARCHER, PAPOTER, le résumé !

Publié le par LMU

 

 

Vous connaissez la Pagode de Fréjus, plus exactement la Pagode « Hông Hiên Tu » à Fréjus, au carrefour de « la Pagode » sur la nationale 7 en direction de Cannes ? Je suis sure que vous vous posez plein de questions quand vous passez à côté. Mais que fait  là cette Pagode entourée de dizaines de statues colorées ? Qui a installé ce site ? Qui l’entretient ? A quoi sert-il ? J’ai essayé de trouver quelques réponses et  il faut pour cela revenir au début du siècle dernier.

En 1914, sous l’impulsion du Général Galliéni, Ministre de la guerre et fréjusien de cœur, ont été installés autour de Fréjus Saint Raphaël et Puget sur Argens  des  camps pour accueillir les soldats  de nos armées coloniales. Il fallait les acclimater aux rigueurs de l’hiver métropolitain, leur donner des rudiments de français pour la bonne compréhension des ordres et les entrainer au combat et au tir.  C’est ainsi que les trois villes virent s’installer d’immenses « baraques » de type Adrian, bien alignées sur des espaces réquisitionnés le long des principaux axes routiers. Ces  baraques et les installations nécessaires  pour la vie d’un bataillon de quelques 1000 hommes abritaient  les soldats venus de la France  d’outre-mer : africains, océaniens  et indochinois.

MARCHER, PAPOTER, le résumé !

Le camp installé le long de la nationale, dans le quartier du Counilier, était réservé aux  indochinois. Essentiellement des paysans du Tonkin et de l’Annam,  venus pour la plupart volontairement, sur la promesse alléchante d’une paie intéressante.  Ils étaient donc  peu préparés à la guerre ;  ils furent d’ailleurs souvent employés pour remplacer dans les champs les hommes partis au combat. Passant de nombreux mois à Fréjus ils demandèrent la construction d’un lieu de culte et c’est ainsi que fut inaugurée en 1917 dans un angle de l’immense  camp  « Gallieni » une pagode bouddhiste et son petit cimetière attenant.

Cette guerre terminée, les camps démontés, la Pagode demeura. La végétation envahit le petit cimetière et le site fut presque oublié. C’est une autre guerre qui le réveilla, celle d’Indochine cette fois ci et ce ne sont pas  les soldats qui vinrent y vénérer Bouddha mais les réfugiés civils vietnamiens en 1954. Une association se créa alors regroupant les bouddhistes de toute la région ; elle  œuvra  pour la sauvegarde de ce lieu et son exploitation à des fins religieuses. Rénovée, agrandie,  embellie, la Pagode prit une place importante dans la communauté bouddhique. Sur le site agrémenté de statues racontant la vie du Bouddha on vit s’élever d’autres petits temples et une tour funéraire. Le lieu répertorié depuis 1984 par l’Ordre Mondial des Bouddhistes accueillent maintenant des fêtes officielles.

Il n’est point nécessaire d’être un adepte du Bouddha pour pénétrer en ce lieu, et quand on sait que les incontournables de la philosophie bouddhique sont : la bienveillance, la compassion, la joie et la tranquillité  on se plait à déambuler  au milieu des  statues souriantes, à humer l’encens qui brûle dans la Pagode, à contempler le gigantesque Bouddha couché et pour peu qu’on ait laissé ses soucis à l’entrée avec les deux pièces réclamées pour la visite on en ressort plus serein. Essayez, vous verrez !

MARCHER, PAPOTER, le résumé !

 

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