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Montauroux-Tournon : la ligne ferroviaire central-var

 Retour sur les vestiges laissés par les « petits trains Sud-France » du siècle dernier : après l’histoire du Macaron sur la ligne du littoral varois c’est celle du Central-Var que les Marcheur-Papoteurs sont venus revivre entre la gare de Tanneron et le viaduc sur la Siagne lundi dernier…C’est lui le véritable « train des Pignes » parait-il !

Cette ligne, à voie métrique unique comme les deux autres (« littoral varois » et « Nice-Digne »), reliait Meyrargues à Nice, desservant 43 communes et hameaux, 11 heures étaient nécessaires pour parcourir les 210 km de voie. Le tracé extrêmement sinueux suivait au plus près les routes de la région, il nécessita cependant le percement de quelques tunnels et la construction de nombreux viaducs, dont les plus spectaculaires pour l’époque : le pont de Manda sur le Var (viaduc à deux étages : route et voie ferrée), les viaducs du Rayol, du Loup et celui de la siagne  (de type « Effeil »  231m de long et 72m de haut).

La construction de cette ligne se fit dès 1886 (grâce au plan Freycinet) en deux tronçons partant chacun de Draguignan et dans les sens opposés. A l’Ouest, le tronçon Draguignan-Meyrargues fut inauguré en mars 1889, à l’Est, le Draguignan-Grasse le fut en novembre 1890. Ce dernier présentait la particularité de posséder 4 rails : les rails à écartement normal (1,435) encadrant la voie métrique permettant ainsi au matériel militaire d’emprunter ce tracé pour rejoindre la voie PLM par Grasse (reliée à Cannes par un tronçon PLM). Le dernier tronçon Grasse-Colomars inauguré en juin 1892 permettait la jonction avec Nice grâce à la troisième ligne Sud-France Nice-Digne (la seule à être encore en service).

La ligne  Central-Var ne connut pas le succès du « Macaron », très vite concurrencée par la route elle devint une desserte locale divisée en tronçons sans correspondance les uns avec les autres au niveau horaire. Coupée en 1944 par la destruction  des ponts de la Manda, du Loup et de la Siagne elle termina son activité par un dernier tronçon Draguignan-Tanneron définitivement fermé le 2 janvier 1950.

De cette courte histoire, demeurent seulement, dans les communes traversées des chemins communaux au nom évocateur de « chemin du petit train des pignes », ça et là entre les vallons des ruines de viaducs, des entrées de tunnel et  longeant les routes des espaces déboisés significatifs mais souvent intégrés dans des propriétés privées. 

Pour les curieux et amoureux des petits trains d’autrefois : à lire au Centre culturel de Saint Raphaël  (section régionale) : Histoire des chemins de fer de Provence, tome 1 et 2, les Editions du Cabri, ouvrages  très riches en illustrations de l’époque

Jeannine